Filles, garçons, occupation de l'espace...

Assistant hier soir à une démonstration de capoeira par des enfants âgés, approximativement, de quatre à dix ans, j'ai été frappée par la manière dont certains enfants semblaient considérer que l'espace commun du tatami leur appartenait, totalement, à eux seuls, et par le fait que ces enfants étaient tous des garçons (mais pas tous les garçons du groupe néanmoins).

Concrètement, cela se traduisait ainsi : durant tout le temps de la démonstration, ces quatre garçons (sur un groupe mixte d'une douzaine d'enfants comportant cinq filles) ont monopolisé l'espace de "jeu" au centre de la ronde ; une seule des filles a réussi à s'imposer, une seule fois, en "coupant" pour prendre la place d'un des protagonistes et a été très rapidement remplacée par un des garçons qui avait déjà "joué" plusieurs fois (je ne suis pas du tout spécialiste de cet art martial, ni même pratiquante, je m'excuse d'avance si j'emploie mal les termes et suis tout à fait disposée à éditer ce post au besoin pour corriger mes erreurs). On aurait pu penser (je l'ai pensé un moment) que les autres filles ne souhaitaient tout simplement pas participer, par timidité par exemple (ce qui à mon sens poserait déjà un peu question...). Ce n'était pas le cas, comme me l'a expliqué l'une d'elle. Elle n'a tout simplement pas "réussi à couper", selon ses termes "parce que les garçons le faisaient tout le temps". 

Bien sûr, je ne prétends pas condamner l'attitude de ces quatre garçons. Bien sûr, les filles qui souhaitaient "jouer" n'avaient qu'à s'imposer. 

Bien sûr, on ne doit pas tirer de conclusions générales d'une simple observation ponctuelle et je me garderai bien de le faire.

Mais cela m'a rappelé cet article que je partage avec vous.

Bonne lecture!

Jeux de filles, jeux de garçons

La cour de récréation est souvent présentée comme un espace de détente et de liberté par opposition à la salle de classe où le travail d'apprentissage commande une gestion des corps, voire ...

http://cedref.revues.org/461

Dans les cours de récréation mixtes, les jeux apparaissent comme une socialisation centrée sur l’affirmation de la différence des sexes : les enfants se préparent à leurs rôles d’adultes dans une société qui reste caractérisée, malgré les principes d’égalité et de mixité, par une division sexuelle de l’espace social. La différence dans les jeux marque un apprentissage d’un rapport au corps et à l’espace différencié et hiérarchisé.

Les Cahiers du CEDREF